Annie Le Clair

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Sujet d’étude : Réhabilitation et transformation d’un espace existant en lieu de vie et de travail.
Vous avez pour mission de concevoir un cahier des charges qui proposera un scénario de vie de 2 personnes partageant la même habitation.
Un espace de travail professionnel sera réservé à l’une des deux personnes pour y pratiquer une discipline créative (graphiste, artiste, artisan, écrivain, autre…).
L’exercice oblige de présenter le schéma de vie des occupants, le type de relation et la profession pratiquée par l’un des deux.
Il vous appartiendra d’attribuer un espace pour chaque temps de vie à chacun et aux deux suivant les rythmes de leur quotidien.


Il vous sera demandé de prendre en compte le volume brut, dégagé de l’organisation existante et y adapter votre projet de réorganisation spatiale en écho au cahier des charges.

Jointure

Programme

Programme

Les besoins du couple sont résumés au moyen du schéma ci-contre.
Lui est en reconversion, afin d’exercer pleinement sa passion : la céramique.
Elle est juriste et doit disposer d’un bureau pour télétravailler.

Dans les grandes lignes, tous deux souhaiteraient un logement sobre et fonctionnel, avec des espaces comme on trouve dans toutes les habitations :
un salon, une cuisine ouverte sur la pièce de vie pour avoir un espace assez convivial, une chambre, beaucoup de rangements (placards, dressing, bibliothèque notamment), une salle d’eau séparée des WC, et un atelier de poterie cloisonné pour lui, visible depuis l’extérieur comme l’atelier de Renzo Piano rue des Archives.

La passion pour la céramique du client a beaucoup influencé ma démarche de travail. En me remémorant mes voyages au Japon, j’ai tout de suite pensé à l’art du Kintsugi qui veut dire « jointure en or », d’où le nom de mon projet « jointure ».

Le principe du Kintsugi est de réparer des objets cassés, notamment des tasses de thé ou des bols en céramique en les magnifiant avec de la laque dorée.

Le terme renvoie aussi à la problématique du projet : comment créer un lien spatial entre la vie personnelle et la vie professionnelle ?

J’ai également poussé mes recherches plus loin en m’intéressant au Wabi-Sabi, dont le Kintsugi est une application. Ce courant spirituel japonais prône entre autres l’imperfection et l’impermanence des choses ; et renvoie ainsi à ce que recherchent les clients : la simplicité et l’authenticité.

Ces concepts : le kintsugi et le wabi-sabi constituent les fondements de mon parti pris.

Axonométrie éclatée

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En détruisant la mezzanine existante, j’ai repensé l’espace au travers de 3 murs fondateurs. Ces murs vont lier l’espace professionnel au rez-de chaussé, et l’espace personnel à l’étage. Et pour renforcer l’identité du projet avec ces 3 murs fondateurs, j’ai choisi un matériau intemporel : la brique. Celle-ci va apporter de la masse pour appuyer la notion de fondation.

D’ailleurs, dans la légende de la Tour de Babel, la brique raconte une histoire mythique, car elle sait déterminer le caractère d’un lieu. Et d’un point de vue sociologique, c’est un matériau transversal et universel, qu’on retrouve aussi bien dans une ferme, une usine, ou même dans un château.

Zoning

Après plus de 13 versions de zoning, je me suis arrêtée sur la 14ème, que vous pouvez voir sous forme d’une maquette d’études. Chaque bloc représente le volume d’une pièce. Et ces blocs vont s’assembler autour des murs fondateurs.

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Proposition de plans projet

A l’issue de la phase d’études au moyen des différentes maquettes, j’ai élaboré les plans projet tracés à la main.

La surface initiale de 46 m² sans les escaliers passe à 66 m² au sol sur 3 niveaux. Pour un appartement à Paris, cette surface additionnelle est considérable.

L’atelier côté verrière qui communiquera avec le bureau au moyen de parois vitrées opaques, qui pourront s’ouvrir. Le bureau pourra d’ailleurs être loué ponctuellement puisqu’il dispose de sa propre salle d’eau et WC de 3 m².

L’entrée dessert l’atelier, le bureau et les escaliers pour monter à l’étage. Une porte à galandage permettra de rendre autonome ce niveau consacré à la vie professionnelle. A l’étage, la surface du salon, cuisine, salle à manger s’étend sur plus de 20 m². On accède à la chambre avec un escalier de meunier. A noter que la montée des 2 escaliers sera plutôt confortable puisqu’ils respectent tous deux la loi de Blondel.

Proposition de planches

De manière générale, j’ai sélectionné dans ce projet des matériaux durables capables de défier le temps et de vieillir avec lui. Et durable ne signifie pas forcément coûteux.

Pour le rez-de chaussée, j’imagine un sol en résine totalement uni pour éviter d’avoir des joints, comme avec du parquet ou du carrelage. Dans le bureau, l’agencement sur mesure est fonctionnel avec un coin cuisine et bureau rabattable pour télétravailler.

Pour faire la transition entre la vie professionnelle, et la vie personnelle à l’étage, l’entrée se veut très sombre au moyen des planches de bois brulé sur les murs. Les escaliers seront en bois clair pour rappeler l’art du Kinsugi et le contraste clair / obscur.

Au niveau supérieur, le sol sera en marmoleum, matériau robuste et fabriqué à partir de fibres naturelles. L’objectif est d’avoir comme au rez-de-chaussée un sol totalement uni. Concernant l’éclairage, j’ai imaginé une lampe qui pourrait se tourner côté salle à manger et côté salon, inspirée de la fameuse lampe Arco de Castiglioni. Dans la salle de bain, la pierre sera mise à l’honneur, pour rappeler les fontaines d’eau dans les temples au Japon.

Les meubles de la cuisine seront en bois, avec des panneaux massifs laissant apparaître le veinage. Ces meubles seront soulignés avec de l’acier brut noir, qui se retrouvera sur le plan de travail et la crédence. Cet agencement rappelle le Kintsugi, où on a souvent des céramiques sombres, comme ici avec l’acier noir, réparées avec de la laque dorée, comme avec le bois et le veinage apparent.

Dans la chambre, je me suis inspirée de mes lectures sur le wabi-sabi. Tout le pan de mur au sud sera réalisé avec du papier washi, fabriqué de manière artisanale, ce qui lui confère une texture irrégulière et feutrée, résistante et transparente. La chambre sera alors éclairée au moyen de rubans leds cachés derrière ces panneaux shoji installés le long du mur de la chambre et du dressing. Cela donnera l’impression que la chambre peut s’ouvrir vers l’extérieur, où on retrouverait la nature ou un jardin zen…

Consulter le support de présentation du projet

(Soutenance devant un jury de l’ESAM Design, le support est complété d’une communication orale)

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